Consultez-ici les résultats de l’enquête Alter4sup menée auprès des entreprises en Fédération Wallonie-Bruxelles : freins, avantages, satisfaction et besoins pour développer l’alternance dans l’enseignement supérieur. L’enquête entreprises a été réalisée entre décembre 2023 et février 2024 auprès de 47 répondants issus de secteurs variés (pharma, biotech, agroalimentaire, chimie, etc.). Les répondants sont issus d’entreprises qui ont déjà accueilli des alternants, mais aussi de celles qui n’en n’ont jamais encadrés.
Son objectif : évaluer la perception des entreprises face à l’alternance dans l’enseignement supérieur et identifier les obstacles ou leviers pour développer ce modèle.
Pourtant, parmi ceux qui connaissent le dispositif, 34% n’ont jamais accueilli d’alternants, invoquant :
le manque d’opportunités,
la difficulté à trouver des étudiants disponibles,
le manque d’informations sur le dispositif.
Le potentiel d’accueil reste cependant limité : en moyenne 2,7 alternants/an/entreprise.
Les grandes entreprises estiment pouvoir accueillir un seul étudiant par an, tandis que les PME se montrent plus ouvertes à accueillir plusieurs profils.
Les principales pistes également évoquées étaient :
Une simplification administrative (17%).
Des incitants financiers et fiscaux (17%).
Une centralisation de l’information (14%).
Un renforcement de la collaboration entre établissements et entreprises (14%).
Les entreprises ayant expérimenté l’alternance en enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles soulignent plusieurs bénéfices concrets.
Le premier avantage réside dans la possibilité de former et recruter directement un futur collaborateur (41 %), permettant une adéquation entre compétences et besoins internes. Pour 22 % des répondants, l’alternance permet aussi de profiter du regard innovant des étudiants et de leurs connaissances académiques récentes. Certaines structures mettent également en avant la valorisation de l’expertise des tuteurs (13 %), qui peuvent ainsi transmettre et renforcer leur savoir-faire. D’autres considèrent l’alternance comme une réponse pragmatique à une pénurie temporaire de main-d’œuvre (12 %) ou comme un levier pour remplir leur responsabilité sociale d’entreprise (12 %).
L’enquête Alter4sup met en évidence plusieurs freins à l’accueil d’étudiants en alternance dans l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Le principal obstacle cité par les entreprises est la difficulté à concilier le rythme académique et les exigences professionnelles (34 %), un enjeu récurrent dans l’organisation des immersions. Vient ensuite la lourdeur administrative et le manque de clarté réglementaire (27 %), qui compliquent la gestion des conventions et découragent certains employeurs. Le manque de temps pour assurer un encadrement de qualité est également mentionné par 23 % des répondants. Fait notable, la question de la rémunération de l’alternant n’est relevée que par une minorité (9 %).
41% des entreprises expriment un besoin de formation en tutorat, notamment sur :
La formalisation des plans de formation,
La compréhension des attentes académiques,
Des notions pédagogiques et des outils pour favoriser la collaboration intergénérationnelle.
L’enquête Alter4sup révèle plusieurs enseignements majeurs concernant la perception des entreprises face à l’alternance du supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles. D’abord, parmi les structures n’ayant jamais accueilli d’alternants, les freins exprimés relèvent principalement de facteurs externes : manque d’opportunités, difficulté à trouver des étudiants disponibles ou encore un manque d’informations claires sur le dispositif de l’alternance.
À l’inverse, les entreprises qui ont déjà intégré des alternants affichent un taux de satisfaction de 100 %, soulignant la valeur ajoutée du modèle. Néanmoins, le potentiel d’encadrement reste limité : en moyenne, une entreprise ne peut accueillir que 2,7 étudiants par an, indépendamment de sa taille.
Les difficultés les plus souvent mentionnées concernent la conciliation entre exigences académiques et contraintes professionnelles, ainsi que la lourdeur administrative du système. La question de la rémunération, souvent perçue comme un frein dans d’autres contextes, n’est ici évoquée que par une minorité de répondants.
Enfin, l’intérêt des entreprises pour l’alternance repose surtout sur la possibilité de recruter des talents qualifiés et sur la valeur ajoutée pédagogique et professionnelle du dispositif. Concernant le tutorat, seuls 41 % des répondants estiment avoir besoin d’une formation spécifique. La majorité considère que leur expérience préalable avec des stagiaires constitue une préparation suffisante pour encadrer efficacement des alternants.