Résultats de la Journée d'étude du 22 mars.
© ARES - Laurence Vincent
L'Académie de Recherche et d'Enseignement Supérieur (ARES) et alter4sup ont eu le plaisir d'organiser une Journée d'étude dédiée à l'alternance dans l'enseignement supérieur le 22 mars 2024 dans les locaux de l'ARES. Le programme complet est accessible via cette page.
Accès aux diapositives, résultats des ateliers, réponses à vos questions issues du WooClap, photos, ... Cette page reprend tout ce qu'il faut retenir de cette Journée d'étude.
La prochaine édition est prévue pour le mardi 3 décembre 2024. Vous souhaitez rester informé·e ? Cliquez ici.
Résultats des ateliers
Les participants ont eu l'occasion de prendre part à des ateliers ayant pour but de discuter de nombreux aspects du décret sur l'alternance dans l'enseignement supérieur. La question centrale de ces ateliers était : " Si un décret doit rendre possible les bonnes pratiques et protéger des risques, quel cadre légal peut-on imaginer concernant les points suivants ? "
Les groupes ont discuté autour de 5 thématiques : le rythme, les acteurs, le financement, l'identité et l'évaluation. Selon la méthode "start-stop-continue", chaque groupe devait identifier de nouvelles actions à mettre en place (start), des actions à arrêter (stop) et des actions à continuer et/ou renforcer (continue). À l'issue de la réalisation de ces posters, chaque participant· e a eu l'opportunité d'octroyer trois votes selon ses priorités pour l'alternance dans l'enseignement supérieur.
Ci-dessous, les 4 éléments cités dans les posters qui ont récolté le plus de voix et sont donc les sujets prioritaires aux yeux de nos participants.
#1
#2
#3
#4
Liste des points, issus des ateliers, qui ont également récolté des voix :
Meta-cadre
Intégrer l’alternance dans le décret Paysage
Uniformiser le calendrier des vacances entre universités, hautes écoles et promotion sociale
Augmenter le financement de l’alternance
Mettre fin à la hiérarchisation des études (université > haute-école > alternance)
Modification et clarification du cadre existant
Supprimer l’article 3 alinéa 3 de la non-concurrence
Mieux définir le rythme et le financement
Mettre fin à l’évaluation sanctionnante du COPIL
Reformuler l’article 4 et ouvrir à tous les domaines, ne pas viser uniquement les métiers en pénurie
Ajouter la plus-value sociale et sociétale comme critère de l’art. 8 al. 1
Clarifier :
le statut social pendant les vacances d’été
les montants des indemnités, s’assurer une rémunération égale entre les étudiants
les situations des étudiants (allocations familiales & enfants à charge)
Balises pédagogiques
Laisser la liberté aux institutions d’organiser l’alternance selon les spécificités de chaque formation
Organiser les examens après chaque UE / AA sans demande de dérogation
Augmenter le délai pour les inscriptions et mettre fin à la date du 30/09
Instaurer plus de souplesse administrative
Potentiellement ouvrir l’alternance pour les doctorats
Renforcer les conditions d’accès au stage pour les bacheliers
Commencer à séquencer l’alternance en fonction des compétences à atteindre
Incitations pour les entreprises
Mettre en place un cadre qui rassure les entreprises
Inciter les entreprises à prendre les étudiants en immersion
Renforcer l’inspiration vers le modèle français (indemnité sur 12 mois / CIP pour tout le programme)
Renforcer la validation de la motivation tant pour l’étudiant que pour l’entreprise
Commencer la défiscalisation en Belgique
Commencer à valoriser l’expérience professionnelle en entreprise en mettant des tuteurs expérimentés
Structures de soutien
Déployer et maintenir alter4sup au sein de la FWB, en tant que structure de l’ARES
Communiquer envers les étudiants - commencer à orienter plutôt qu’informer (salon SIEP)
Savoir à qui s’adresser en cas de questions
Arrêter le modèle d’alternance qui soutient le secondaire et pas le supérieur
Augmenter la recherche pour documenter l’alternance
Changer le nom “alternance” pour se différencier du secondaire
Les réponses à vos questions
Suite à une table-ronde avec plusieurs intervenants, les membres du public ont été invités à poser leurs questions via un WooClap.
Voici les éléments de réponses que nous pouvons apporter :
Quid de la différence du décret entre le bachelier en alternance et le master en alternance quant à l'obligation d'avoir un stage à l'inscription ?
L’article 11, alinéas 4, 5 et 6 prévoit que l’étudiant en bachelier doit signer sa convention en alternance (avec l’entreprise et l’établissement d’enseignement supérieur) au plus tard lorsqu’il a suivi les 60 premiers crédits de son cursus. L’étudiant a donc en principe un an pour trouver son entreprise.
En master, en revanche, l’étudiant doit signer la convention d’alternance avant de s’inscrire, sans quoi son inscription ne sera pas considérée comme régulière.
Quand le bachelier existe en plein exercice dans une autre institution peut-il ouvrir en alternance ?
Oui, à condition de respecter les critères prévus à l’article 8 du décret organisant l’enseignement supérieur en alternance et, notamment, le critère de non-concurrence. En effet, le cursus en alternance ne peut entrer en concurrence avec un cursus de plein exercice ou de promotion sociale.
La question de la non-concurrence peut aussi s’envisager via les publics cibles ou le projet pédagogique.
Actuellement, on peut déjà affirmer que le public cible et/ou le bassin géographique permet de justifier ce critère de non-concurrence.
En quoi consiste concrètement l’aide du FSE pour ce type de projet ?
Les financements du Fonds Social Européen sont alloués, en fonction des priorités et des actions spécifiques définies par l’Union européenne. Lors de deux programmations précédente (2014-2020, et 2021-2017), le développement de l’alternance faisait partie d’une des priorités. Les porteurs de programme en alternance peuvent introduire une demande de financement dans ce cadre. Ces fonds sont alloués, selon le calendrier des appels à financement, à une partie de l’enveloppe budgétaire (de 40 à 50% en fonction des zones géographiques jugées comme plus ou moins prioritaires) de manière à soutenir de manière temporaire, l’impulsion de programmes en alternance. Plus d’infos
Pourriez-vous donner plus d’informations sur les aides du fonds social européen ?
Le FSE octroie des financements dans le cadre d’appels à projets qui sont annoncés sur le site internet de l’Agence FSE. Pour plus d’information, n’hésitez pas à consulter leur site internet.
Doit-on répondre aux besoins des entreprises ? Est-ce notre rôle ?
Le décret n’impose pas au EES de répondre à l’ensemble des besoins des entreprises. Il doit toutefois exister une collaboration étroite entre ces deux parties afin que les formations se déroulent au mieux (gestion de conflit, signature de la convention cadre, etc.).
Pour ce qui concerne les questions juridiques, etc., dans l’attente d’avoir un organisme pérenne compétent en matière d’alternance, les établissements d’enseignement supérieur peuvent renvoyer les entreprises vers alter4sup.
Comment gérez-vous les difficultés liées au stage rémunéré et le maintien de leurs allocations de chômage ou le revenu d’intégration sociale ?
Concernant les EES, ils ont tout intérêt à mettre en place des programmes répondant aux conditions prévues par l’ONEM ou le CPAS afin de permettre aux étudiants de ne pas perdre leurs droits sociaux. Par exemple, pour éviter la perte des allocations de chômage, il faudrait prévoir des programmes de plus de 27 crédits qui se déroulent en journée.
Concernant les étudiants, il faut les informer rapidement des dispositions à prendre auprès des organismes idoines afin qu’ils sachent s’ils entrent ou pas dans les conditions pour bénéficier de leurs droits sociaux.
Des pistes ont-elles déjà été envisagées pour que des étudiants bénéficient de l’alternance en tant qu’indépendants ?
Actuellement, le vademecum relatif à l’alternance dans l’enseignement supérieur prévoit que l’étudiant est salarié au sein de l’entreprise. Il pourrait être envisagé de débattre de l’opportunité d’instaurer un statut d’indépendant (lors d’un COPIL ou dans le cadre de l’évolution du décret).
Le statut d’indépendant n’est toutefois pas le plus sécurisant pour les étudiants et leur demandera, notamment une gestion administrative et comptable qui sont des tâches chronophages. Cela risque d’entrainer une lourdeur complémentaire du cursus.
Quid de la gestion du télétravail ?
Etant donné que les étudiants en alternance sont soumis à la même règlementation que les salariés de l’entreprise, les dispositions relatives au télétravail s’appliquent à eux de la même manière qu’à ces autres travailleurs.
Est-il possible ou non pour un.e étudiant.e d'effectuer un stage dans une entreprise dont le siège social (et d'exploitation) est en Flandre ?
Le décret prévoit dans son article 1, alinéa 3 que l’étudiant peut effectuer son immersion dans une entreprise hors Communauté française. Toutefois, c’est la législation du lieu où se situe l’entreprise qui doit s’appliquer. Ainsi, si le siège social de l’entreprise se trouve en Flandre, ni le décret de 2016 organisant l’enseignement supérieur en alternance, ni l’arrêté ministériel de 2020 fixant les indemnités ne pourront s’appliquer. C’est la législation prévue en Flandre qui sera d’application. Il serait intéressant de prévoir pour le futur, tout comme pour le secondaire, la signature d’une convention de partenariat relative à la mobilité interrégionale des apprenants en alternance.
Peut-on faire un stage en alternance en Flandre ou dans un pays étranger (Erasmus) ?
Crf. La réponse ci-dessus pour la Flandre.
Concernant une immersion professionnelle dans une entreprise à l’étranger, le décret ne prévoit pas expressément la possibilité d’une immersion en dehors du Royaume de Belgique. Une telle immersion, si elle était rendue possible, poserait la question de la législation applicable. Ce ne sera pas la législation belge qui s’appliquera mais celle du pays étranger qui pourrait être moins favorable pour l’étudiant. Cette fois encore, il faudrait prévoir pour le futur des conventions de partenariat avec ces pays étrangers.
Quand faut-il déposer les demandes d’équivalence ou d’actualisation des conditions d’accès ?
L’article 5 de l’arrêté royal du 20 juillet 1971 déterminant les conditions et la procédure d'octroi de l'équivalence des diplômes et certificats d'études étrangers1 prévoit, sauf exception, qu’un étudiant qui a obtenu un diplôme à l’étranger doit introduire sa demande d’équivalence entre le 15 novembre et le 15 juillet de l’année académique qui précède celle de l’inscription. Par exemple, pour l’année académique 2024-2025, les demandes doivent être introduites au plus tard le 15 juillet 2024, le cachet de la poste faisant foi.
Envie de (re)voir la présentation ?
Cliquez juste ici pour accéder à tout moment aux diapositives de la présentation effectuée lors de cette Journée d'étude du 22 mars 2024.
Retour en photos
© ARES - Laurence Vincent